mercredi 4 août 2010

déjà neuf mois

ouhla, c'était écrit mais je ne croyais pas que ce serait vrai à ce point, ce manque de temps et d'envie de me pencher sur autre chose que ton berceau depuis l'automne dernier.

Bon, ben voilà, au lieu d'une Pimprenelle c'est un petit mec qui s'est pointé à deux jours de l'anniversaire de son papa, dans la deuxième quinzaine d'octobre, et depuis c'est le bonheur puissance dix mille, un peu de fatigue aussi et plein de découvertes, rires et joies multiples... sans compter la vie de mes petits amours qui grandissent, qui sont des chouettes grands frères et me remplissent eux aussi de tout un tas d'émotions très belles.

Voilà, donc pas beaucoup de temps pour raconter, surtout pas perdre une seconde de ces bonheurs-là... le reste on essaiera de s'en souvenir quand viendra le moment de se remettre au clavier longuement.

encore merci d'être venu, petit être bienveillant...

samedi 25 juillet 2009

vendredi 17 juillet 2009, 22h55

Mon joli brin d'amour,

ton papa vient de s'endormir sous mes caresses, un soupir de plaisir et un regard qui chavire vers la volupté, le sommeil l'a gagné alors que je reprenais mon souffle.

tu tends mon ventre déjà si rond, mes seins sont comme deux outres qu'il n'arrive pas à soulager malgré ses tétées si goulues, tu me remplis par ces trois formes dodues, un ballon et deux balles qu'on croirait prêtes à exploser.

En moi tu bouges aussi, faisant tienne cette chambre de chair, écoutant mes entrailles et les échos de nos voix, goûtant aux mêmes saveurs que moi, ressentant les ondes qui traversent tout mon être d'émotions, sensations et autres sentiments fugaces ou permanents.

Tu es le gardien de mon être intime, réagissant à mes humeurs, les joies et les peines qui s'emparent de moi à toute heure, collectant déjà chaque instant de nos vies pour en faire tes premiers souvenirs, ta jeune mémoire d'être humain.

Comme ils ont raison, les peuples dits primitifs qui comptent l'âge d'une personne à partir du tout premier jour de sa conception (les Indiens ? d'Amérique ou d'ailleurs ? du Nord ou du Sud ?) car c'est sûr, tu es là, bien présent(e), bien réel(le), me rappelant sans cesse ton existence - encore fragile mais ô combien importante - et ton évidente volonté de venir bientôt nous découvrir "pour de vrai", en clignant tes petits yeux malicieux vers nos regards impatients de te connaître.

Tu es aussi, et j'essaierai de te rendre ce rôle le plus léger possible, mon égérie depuis maintenant près de neuf mois, puisque c'est mi-octobre que j'ai commencé à te parler, à t'écrire plus exactement, à reprendre le fil interrompu quelques mois de mes poussées de fièvres scribouillardes.

Grâce à toi, la plume glisse à nouveau, les pages s'amoncellent dans l'ordinateur, le flux est en phase ascendante, même si l'écriture concrète ne se fait pas aussi régulière que je l'aimerais, au moins mon esprit travaille à créer, phrases après phrases, les grandes ébauches d'un quelque chose à venir - roman, nouvelles ? rien n'est formalisé encore, se profile juste en moi la structure vague mais bien étayée déjà d'une création.

Plusieurs personnages m'habitent déjà le cerveau, mais ne t' inquiète pas, ils ne sauront usurper ta place qui est évidemment la plus douillette, confortable et soigneusement préservée - même si comme toi ils fabriquent leur propre réalité, la leur ne sera jamais que de papier, n'aie crainte, ils ne pourront jamais lutter dans mon coeur contre toi, ta présence magique et notre relation d'amour qui a commencé il y a si longtemps déjà.
Et puis ton papa sera là pour me défendre de laisser qui que ce soit te priver de l'attention ou de toute la tendresse que je te dois, que je veux te donner toujours.

Tu me fais exister, cher bel amour que je porte, tu me donnes à vivre ce que j'espère depuis si longtemps, la plénitude de femme en même temps que l'assurance de mes capacités à t'aimer, t'élever, te protéger, te guider sur le chemin tortueux du vaste monde, en même temps que me donner la force de continuer sur la voie que j'ai trop souvent dédaignée, délaissée, abandonnée même aux heures les plus tristes, ne sachant trouver l'énergie de me consacrer à l'élan créateur, ne pouvant donner libre cours à toutes ces pulsions d'écriture qui me rongeaient le cerveau de leurs petites dents pointues.

Maintenant, je sais qu'en t'appelant de mes voeux les plus chers, en réussissant à convaincre ton papa d'entamer cette merveilleuse aventure, je nous ai aussi accordé le droit d'exister, à toi en premier, suivi(e) de près par tous ces êtres fictifs qui peuplent mon esprit depuis tant d'années, emprisonnés par mes renoncements, mes craintes et tous les a priori que la vie moderne a su fabriquer contre eux.

Toutefois, je ne me leurre pas, je sais qu'il est encore assez éloigné le temps où aura lieu le véritable passage à l'acte, m'asseoir des heures durant à l'écritoire - qu'il soit de papier ou informatique - pour entamer ce long processus de création finale, ou du moins avec une fin en soi, un but avoué et concrètement posé.
Mais comme de la fin d'un passage obscur, je n'ai certainement jamais été aussi proche de l'aboutissement - peut-être n'est-ce que d'une étape - mais j'aperçois en moi, ou tout à côté, les lueurs d'un commencement...

Les fruits mûrissent lentement, ou bien sont-ils déjà mûrs depuis longtemps - ce jour d'avril 2005 ? - et ne les ai-je pas vu germer depuis, il y a comme une jeune pousse verte qui va bientôt percer l'humus, le terreau où elle a puisé ses forces depuis plusieurs années, pour enfin accéder à la lumière et ériger en pleine clarté les tendres feuilles qui deviendront les ramures qui frémissent au souffle de ma vie.

Mains dans la main de Gabriel Garcia Marquez, JMG Le Clézio, Nancy Huston ou Jim Harrison, John Irving ou tant d'autres que j'ai lus et aimés depuis tant d'années de lecture, vous formez la ronde qui va savoir m'entraîner vers moi-même et donner enfin sens à tout ce que je pressens au plus profond comme étant le pourquoi de mon existence.

Tiens bien ces mains dans tes quenottes, douce princesse de mon coeur, elles sont les meilleurs guides et les plus habiles interprètes du monde tel que nous devrions tous pouvoir le comprendre un jour.

La tempête s'est éloignée et les champs respirent une nouvelle fraîcheur après la pluie, dans la maison calme chacun de mes amours dort tranquillement, je veille encore un peu pour finir ces quelques lignes en attendant le sommeil qui me mènera au doux monde parallèle où nos vies se reconstruisent à chaque rêve.

seuls les chats pourraient nous raconter...

dans dix minutes le début d'une nouvelle journée.

je t'aime

jeudi 18 juin 2009

tout va bien

le téléphone a sonné en "numéro privé", j'ai décrochée un peu intriguée, 10h30, c'est peut-être une erreur, ou une de ces personnes peu sincères qui masquent leurs coordonnées pour se donner une contenance...

"Allo, bonjour madame, c'est le docteur ... je vous appelle pour vous donner les résultats de l'amniocentèse que nous avons pratiquée le mois dernier...
- Oui, bonjour docteur, alors ?
- Eh bien je voulais vous informer que le cariotype de votre bébé est tout à fait normal, tout va bien, et comme vous ne souhaitez pas le connaître, je ne vous annonce pas de quel sexe il est !
- c'est très gentil à vous de vous en être souvenu, merci, effectivement... alors tout va bien... super ! On se revoit dans une dizaine de jours pour l'échographie, alors... ?"
... etc...

Bon, sur le moment j'ai eu le coeur qui battait un peu plus vite - si cela est possible car cela fait une vingtaine de semaines qu'il cavalcade en un rythme assez endiablé - et puis la boule dans la gorge qui se dénoue enfin, j'ai eu le temps de rire un peu et presque aussitôt les larmes me sont montées aux yeux.

J'étais seule au bureau, en pleine gestion de dossiers un peu chauds, clients impatients et manque de répondant de mes collègues à l'autre bout de la connexion, mon amoureux en mission au fin fond du pays depuis plusieurs jours et pour encore 36h, une grosse journée d'allées et venues entamée depuis trois heures seulement,... bref je me suis sentie bien bête à savourer cette très bonne nouvelle...

comme les copines étaient toutes sûrement très occupées à cette heure, mes parents en rendez-vous avec leur médecin - eux-aussi fréquentent assidûment ces gens-là ces temps-ci ! - la famille de l'heureux futur papa injoignable... j'ai finalement trouvé à qui en parler en premier : j'ai alors ri dans un presque sanglot en m'adressant doucement à mon gros ventre : "ah, c'est chouette, bravo mon amour ...".

après j'ai fait un sms à ton papa et le son de sa voix quelques heures plus tard m'a délivrée définitivement des angoisses que je ressentais depuis quelques jours en m'imaginant le pire.

maintenant il ne nous reste qu'à bien fignoler cette magnifique oeuvre, toi et moi.

je t'aime

mercredi 10 juin 2009

je te parle en moi

ma chupita cara,

je ne sais si ces mots existent dans une langue ou l'autre, mais il me plaît de te nommer ainsi, au plus profond de moi, de te concrétiser autrement que par les sensations que tu m'offres jour après jour.

Déjà près de vingt semaines que tu t'es posée au creux de moi, et chaque jour m'apporte une nouvelle certitude, un autre signe de ce grand bouleversement, accompagnés de mille idées et autant de pensées tendres ou interrogatives...

je prends plaisir à t'écouter me dire à ta façon ta présence au monde, petit être de vingt centimètres et quelques centaines de grammes, pourtant déjà si fort et important pour notre famille.

les journées défilent, les nuits se succèdent, tout mon être te fabrique et chaque heure qui passe nous rapproche paradoxalement les uns de l'autre, toi, mon amour avenir.

je te prépare, bel enfant, pour ce que j'ose espérer être les magnifiques instants de joie et bonheur multipliés par autant d'émotions dont tu garniras nos existences.

je t'aime

mardi 31 mars 2009

coucou mon amour

oui, je sais, c'est pas cool, te laisser dans le silence comme ça, sans trace des jours qui passent, sans nouvelles de tout ce qui te fait jour après jour...

La vie est comme ça, remplie puis tout à coup un peu trop vide, pleine de trop puis désertée de rien, par collines et vallées, sans décret ni préavis... et on essaie de s'y adapter, sans trop se conformer, parce que dans ce mot-là il y a comme une idée de cadre un peu psycho-rigide qui m'effraie.

bref, ça gazouille mais ça butine pas mal aussi, donc pas trop de temps malheureusement pour t'en laisser des preuves, mais je peux te dire que tout est fait, à fond, pour que bientôt je ne sois plus qu'à toi... prépare-toi à m'avoir en quasi permanence à te raconter et t'instruire.

je t'aime !

lundi 16 mars 2009

à tout de suite dans le poste !

bon voilà, il y a eu un cap franchi, la quarantaine a résonné à mes oreilles mercredi matin et depuis c'est entraînement de zygomatiques tous les jours grâce à tous ceux et celles qui y ont pensé, m'ont submergé de tendres messages et attentions affectueuses,... merci à eux-elles et plein de promesses d'essayer de faire au moins aussi bien pour les 40 prochaines années !!!

et puis dans moins d'une heure on sera en contact visuel avec toi, via la magie des instruments d'échographie... alors je me prépare psychologiquement, je tremble un peu mais c'est surtout en imaginant l'émotion qui risque de nous submerger ton papa et moi.

Donc à tout de suite mon tout petit, j'ai bien hâte, merci de nous réserver un accueil agréable... même si on vient quand même t'embêter un peu !!

doux calins d'amour, à très vite.

mercredi 4 mars 2009

mon tout petit

ce jour est gris souris, noir d'encre et lumineux à la fois, ciel d'orage percé de giboulées, air frisquet qui se faufile sous les rayons de soleil rasant mais déjà un peu plus haut qu'hier...

cette matinée fut studieuse, appliquée puis fatiguée quand est venue l'heure de la fringale aggravée de l'absence de pommes dans mon cabas... les crudités du menu du jour n'ont pas fait de résistance et le rôti-purée associé à une belle part de far ont eu raison de cette faiblesse calorique.

Je suis donc repartie à l'assaut des écritures comptables puis de la joyeuse marmaille ludothéquesque, pleine d'une énergie toute tempérée par les quelques tiraillements que tu m'imposes par instant.

et le regard de ma bonne copine à qui j'annonce ton existence m'a absoute de tous les doutes et de toutes les angoisses qui ont pu naître depuis la semaine dernière, où j'ai commencé à prendre conscience de ta belle réalité en moi.

Les couleurs de ces émotions me chatoient encore dans le coeur, d'ailleurs pendant que je me plaignais de celles du ciel, les nuages ont daigné disparaître de mon carreau et voilà que les chênes sont pavoisés de reflets blonds sur fond azur, comme j'aime cette saison ...!!

A toutes les mamans croisées ces derniers jours, à tous les coeurs qui vibrent lorsque je t'évoque, à tous les sourires que tu fais déjà naître parmi toutes ces existences, je dédie ces quelques lignes, en les remerciant, en leur promettant, c'est même juré, de prendre bien soin de toi, de ton papa, de moi, de l'amour qui nous porte... et de tous ceux qui nous aiment.

et un grand merci à toi d'être venue - ah, le lapsus, hein, ce féminin qui s'impose à chaque fois... et ce n'est que le début !